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L'ange nommé Valentin ... repasse (partie 2)

  • Photo du rédacteur: Danette
    Danette
  • 10 juin 2020
  • 7 min de lecture

Je ne sais pas comment je me suis retrouvé là cette fois encore. Derrière ce bar et derrière moi tôt ce trafic que je dénonce du bout des lèvres alors que je ne vaux pas mieux que tous ces gars qui montent et descendent l’escalier un verre à la main.

En bas c’est le déambulatoire et deux trois cabines à grands frissons et la haut les pissotières, les cabines de projection et la salle de pilotage commun ou lorsque elle et moi sommes bien imbibés nous prenons un plaisir étrange à nous faire palper.


Peut être est ce parce que j’aime bien flâner dans ce coin des quais de Seine qui longe le quartier du marais et que j’y ai quelques repères. Ou parce qu’il faisait froid (d’autres fois je me dis parce qu’il fait chaud…). Peut être bien qu’ici ou ailleurs c’est la même chose et même moins chère la consommation et qu’après tout on recherche dans tous les bars la même chose. Une compagnie temporaire, des discussions illusoires. Au moins là dans un cruising il n’y a pas d’ambiguïté. On sait que tout est possible et on le rend possible…


Peut être tout simplement j’ai pu penser que je le trouverais et qu’il aurait le même réflexe. Un samedi soir un mois plus tard aux mêmes heures. Je n’ai pas eu le temps de lui montrer mon blog d’histoire donc sans doute il ne verrait pas ce que j’ai fait de notre rencontre. Je n’allais pas publier cette histoire dans Tétu ni y glisser une annonce « recherche Valentin désespérément ».


Bon … donc pourquoi pas tenter le coup de revenir sur les lieux de la rencontre ? Je me tiens sur le même tabouret haut perché qu’il y a trois semaines, avec la même couche, le même jean et le même pull. On ne change pas une équipe qui gagne.


Ah ce moment là je sens mon pull que j’ai littéralement aspergé de parfum tout a l’heure pour essayer le nouveau jus de Dior. C’est pas mal pour oublier cette odeur de luxure qui se dégage quelquefois de l’endroit mais là j’ai peur que mon voisin le sente aussi et soit incommodé. Tant pis de toute façon ce n’est pas un drame, il me plait pas et il est plutôt pas mal ce parfum ni cage aux folles, ni trop musc….


Tiens je vais me reboire une bière, l’une poussera l’autre et je me suis équipé pour ça. Je voulais me changer les idées. Le boulot est pénible et le chantage effectif de ma mère est pénible maintenant que je travaille sur Paris et elle restée en Normandie… il me trotte dans la tête depuis plusieurs jours de « tilter » alors autant que ce soit ici. J’ai eu raison de rentrer même s’il ne vient pas. En même temps ça me rassures, je n’aimerais pas qu’il soit un permanent ou même un habitué. Il est trop jeune pour se perdre là, trop bien foutu pour se faire mater le cul ou vider de sa substance par une pompe à couilles qui ne se posera même pas la question de qui il est …D’ailleurs qui est il ? Peut être étais je cette pompe à couilles l’autre soir… En même temps j’ai l’impression de l’avoir pas mal surpris. Il y avait de quoi. Il avait quand même l’air vachement perdu quand je l’ai trouvé…il m’a attendri et quelqu’un qui partage mon délire ne peut pas être mauvais et ça me lie toujours beaucoup.


Salut !


Je me retourne. Non ce n’est pas lui ?!. Je voulais juste croire que c’était sa voix mais l’individu est tout autre. Je le connais mais je ne sais plus d’où. Il continue ayant du mal à caché ma déception. « … ça fait plaisir pour une fois que je me lance. On s’est vu tout à l’heure au magasin mais je ne pensais pas vous retrouver là. Alors ce parfum il vous branche ?


(sic) Ah ça y est, le vendeur de Séphora. En fait je cherchais un papier pour essayer le parfum et c’est lui qui m’avait proposé de me parfumer directement car parait il, ce parfum, il fallait le garder un peu sur soi pour savoir si on aimait le porter. « Oui ça va mais ce n’est pas un lieu pour se rendre compte …»

0n va échanger quelques amabilités en commençant par ce constat que depuis que on ne fume plus dans les bars ça sent plus la transpiration et autres odeurs qu’il qualifie de « corporelles ». Selon lui il vaut mieux les masquer en passant chez le parfumeur avant. Je lui dis que ce n’est pas prémédité de ma part. Pour lui c’est mieux comme ça il préfère que le mec sente bon quand il se rapproche de son torse sinon ça lui comme les effets … « et la c’est moi qui ait choisi »

« Et toi tu vas directement du magasin à ce genre d’endroit ? »

« Bah oui tu l’as bien fait »

« Euh.. ; certes mais moi je bosses pas. Après le travail je ne penses qu’à revenir chez moi »

« Moi aussi mais pas toujours seul ou bien je visite chez les autres si tu vois ce que je veux dire »

« Oui je vois » il me décroche un sourire forcé auquel je réponds d’un sourire plus franc en lui proposant de boire un verre avec moi.

Je me laisse draguer par ce minet métis avec un collier de barbe entretenu. Il a les yeux aguicheurs et le sourire coquin. Il boit sa Smirnoff sans toucher le goulot et rapidement. Lorsque je lui demande pourquoi il me dit qu’il a mis du gloss ( ?) mais assure que si je le rejoins derrière il acceptera de poser les lèvres sur le goulot ( ?)


Je le laisse y aller seul et de venir me rechercher si il m’y trouve pas. Il tique me laisse seul terminer ma bière pendant 5 minutes. Puis il revient « je croyais que tu viendrais… je te plais pas » « euh si mais j’attends un mec avec qui j’ai rendez vous »

« Ah, c’est dommage vaut mieux un coup sur que un mieux peut être tu ne crois pas ? »

« Y a personne derrière pour te retirer ton gloss ? »

« non pas vraiment, il y a un mec habillé en cuir, un autre en string dentelle et des mecs que je n’aime pas, d’autres qui préfèrent regarder la télé et puis toi que je trouve mignon. Alors quand j’aime bien j’insiste, tu devrais venir tu ne regretteras pas »

« Je fini ma bière … »

Le temps passe et ce mec me déballe sa vie et ses malheurs depuis qu’il a été viré de chez lui après son coming-out. Dans une famille musulman ça n’est pas envisageable lui avait pourtant conseillé ses amis. Et il a été jeté comme un malpropre. Ses frères l’ont même mis a terre et l ont roué de coups de pied en le traitant de fiotte. Il m’attendrit et l’alcool me grise. Je finis par accepter d’aller faire un tour derrière puis à l’étage inférieur.


Là s’y trouvent quelques mecs en « affaires » et toutes les cabines semblent occupées. Il ne veut pas attendre qu’une cabine qui se libère. Il se jette sur moi dans un recoin et m’embrasse goulûment. Il se tripote et me tripote. Je n’aime pas être comme ça à la merci de quelqu’un qui guette ou vienne s’inviter. Je préfère partir avec un petit Crunch chez moi. Un peu comme avec Valentin l’autre soir J’en oublie que je porte une couche quand il me dégrafe mon ceinturon. C’est trop tard. Mon sexe est tendu dans la couche et ses yeux plongent dans mon regard c’est la confusion mais il plonge la main dedans quand même.


Elle est sèche heureusement et il dégage mon sexe pour l’engouffrer. Il sait y faire mais dans un premier temps il prend son temps. Je suis endurant je ne jouis pas comme ça facilement de toute façon… il remonte et me demande si je veux passer à autre chose. En fait pas spécialement… Il pense pouvoir me faire changer d’idée et recommençant genoux au sol…. C’est à ce moment là que je manque de défaillir. En ce baissant une nouvelle fois je distingue au bout du corridor d’autres jeunes gens dont Valentin qui arrive. Il est vêtu d’un cuir et d’un jean cintré. En quelques pas il me fait face et l’autre ne le voit pas. Il me sent nerveux alors redouble d’intensité. Je le dégage.

« Valentin… Salut. Euh, je te présente … »

« Samir, je suis Samir … euh c’est ton mec ? Je dois vous laisser ? »

« Non c’est pas son mec mais un mec t’inquiète. On s’est juste rencontré un peu comme toi il y a quelques jours. Enfin moi j’étais perché sur un tabouret à ce stade de la rencontre… »

Pendant que j’essaie péniblement de dissimuler les détails du tableau et rempaqueter le tout celui-ci enchaîne à destination d’un autre larron laissé derrière lui « tu vois Enzo c’est de lui dont je te parlais la dernière fois et dont j’attendais qu’il me rappelle »

« Tu veux dire le mec avec les couches ? »

« Oui mais apparemment il n’a pas su lire mon numéro de portable… »


Douloureux malaise, me voila confondu et ne trouvant pas les mots. Alors que j’aurais du lui dire que j’étais revenu aujourd’hui pour avoir une chance de le retrouver, que il manquait un chiffre au numéro qu’il m’avait laissé au feutre sur la couche usagée. Que je l’attendais pour renouveler l’expérience tellement celle-ci fut bonne… je lui dis « je suis désolé »


Comme on se sent morveux dans une pareille posture. Samir assistait à la scène impuissant ne sachant quoi faire pour que la scène ne devienne plus absurde. Enzo me dévisageait et finissait pas constater qu’un morceau de la couche sortait au niveau de ma taille. Et Valentin me jetait un regard froid que je ne pouvais soutenir. Je baissais le regard.


Valentin , l’ange était passé.




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